L'actualité du football européen à travers ses buteurs d'exception.

mercredi 1 janvier 2014

On 1/01/2014 by Unknown in

Nous sommes en 2014 et vous êtes peu à connaître Gabriel Omar Batistuta dit BATIGOL. Un surnom qui parle de lui-même. Les plus anciens s’en rappellent, les plus jeunes l’ignorent mais dans le CV de l’argentin il n’y avait qu’une ligne : buteur.

Et des buteurs il y en a toute une panoplie. Il y a ceux qui par défaut ne le sont pas, car leur vitesse et leur percussion les amènent à jouer sur un côté (Messi, CR7, Neymar voire Pedro). D’autres sont des vrais renards, spécialiste des ballons qui trainent, des buts de crevard, des king dans les 16m50 avec une efficacité redoutable comme Super Pippo ou Hernan Crespo. Il y a ceux qui grâce à leur technique, vous font gagner des matchs. En 2014, on peut parler de Suarez, Ibrahimovic ou encore Van Persie mais on a connu les Del Piero, Bergkamp… la grande classe. Dans la surface il faut être bon de la tête aussi, avec un physique hors pair comme l’avaient Oliver Bierhoff et Bobo Vieri.

La panoplie du parfait avant-centre.
Et puis il y a des mecs comme Batigol, un buteur d’exception, qui a toutes les qualités citées précédemment : capable de te claquer des lulu du gauche comme du droit, des coups de têtes ravageurs, qui t’envoi des saccarines sur coup-franc à 30m, qui te pique la balle juste comme il faut par-dessus le gardien ou encore qui te font lever tout un stade avec ciseaux et retournés acrobatiques à gogo. Le genre de joueur qu'on adore, qu'on idolâtre, qui se font rares aujourd'hui. Rapide, puissant, abile de la tête et spectaculaire, il avait absolument tout.

L’idole d’un club, d’une ville.
Florence, ville où Batigol pose ses valises en 90 après une saison pleine à Boca Junior, accueille l’argentin timidement. Certains le qualifient de joueur “bidon”. Les premières saisons sont clairement nases (on ne va pas se mentir), amenant d’ailleurs la Fiorentina a descendre en Serie B. C’est à ce moment la que l’histoire d’amour entre Batigol et les supporters de la Viola commence puisqu’il restera au club malgré la relégation. Remontée immédiate avec un Toldo qui s’affirme suivie de l’arrivée de celui qui lui donnera d’innombrables caviars, Manuel Rui Costa. Batistuta explose et termine meilleur buteur du Calcio en 95 et remporte une Coupe d’Italie en 96. Les tifosis de la Fiorentina serrent les fesses quand l’Inter lui fait les yeux doux mais il est déclaré intransférable. Il permet à son club d’atteindre les demi-finales de la Coupe des Coupes et d’accéder à la Champions League en 99 où il a inscrit un but magnifique face à Manchester United (voir ci-dessous). 



A force de ne pas remporter le Scudetto, bien que fier capitaine de son équipe, Batigol décolle pour la Roma de Capello pour un transfert faramineux à l’époque (35M d’euros). Le buteur argentin a été élu joueur du siècle de la Fiorentina et bénéficie d'une statue a son effigie qui dit : "C'est un guerrier qui ne se rendra jamais, qui est dur dans le combat mais juste en son âme”. Belle récompense pour un joueur qui voulait jouer au volley quand il était gamin.

Fin de carrière en roue libre avec un passage à l’Inter qui ne marquera ni son histoire, ni celle du club Nerazzurri avant de filer pour le Qatar. Il raccrochera en 2005.

Buteur en série.

SERIE A : 183 buts en 318 matchs dont 151 avec la Viola. 
Meilleur buteur étranger de l’histoire du Calcio
Meilleur buteur de l’histoire de la Fiorentina
5 saisons à plus de 20 buts
QATARMeilleur buteur du championnat avec 25 buts en 18 matchs (record)
ALBICELESTE : 58 buts en 80 matchs
Meilleur buteur de l'histoire de la sélection d'Argentine
13 buts en 16 matchs de Copa America
10 buts en 12 matchs de Coupe du Monde


Un palmarès trop banal.
Comment expliquer pourquoi Batistuta n’a pas toute la reconnaissance qu’il mérite. La faute a un pauvre palmarès car il manqué à Batigol une Champions League voire une Coupe du Monde pour rentrer dans l’histoire du football mondial. Une C1 a laquelle il n’aura participé qu’une fois et une Coupe du Monde où il n’aura jamais permis a son pays de dépasser les 1/8 de finale malgré avoir été le seul joueur a claqué deux triplés en deux Coupe du Monde différentes. Il remporte deux Copa America avec l'Argentine, une Coupe d'Italie et une Super Coupe d'Italie avec la Viola puis un Scudetto et une seconde Super Coupe d'Italie avec la Roma. Et puis c'est tout.

”C’est un guerrier. Vous avez vu Braveheart ? C’est Mel Gibson !” (un tifosi)

Aujourd’hui beaucoup de choses se disent sur le goleador argentin. Certains disent qu’il ne tient plus sur ses jambes et ne peut rester debout plus d’une demi-heure à cause de problèmes récurrents aux genoux. Ce qui n’est pas étonnant quand vous apprenez que le gars a joué pendant dix piges sous infiltrations. D’autres disent qu’il s’est lancé dans un nouveau sport : le polo. 

L’argentin a marqué les esprits de ses partenaires et entraineurs. Le célèbre gardien Angelo Di Livio dit de lui : ”Avant de regarder Batistuta le footballeur, vous devez d’abord regarder l'homme". Pour Trapattoni c’est encore plus clair : "Il représente l'esprit de notre équipe , que ce soit à l'entraînement ou en matchs." Rien que ça. On parle de l'argentin comme le joueur qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il méritait mais il figure tout de même parmi les 100 joueurs qui ont marqué l'histoire du football mondial. Plus récemment, Luis Suarez déclarait qu'il considérait Batigol comme son idole absolue.

Cavani, Falcao et donc Suarez sont ses héritiers. Des sud-américains, comme lui. Des buteurs, comme lui.

On vous laisse avec une panoplie de ses plus beaux buts en Serie A comme en sélection.




Anthony Somaria


Vous pouvez suivre l’auteur sur Twitter : @Somar009