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mercredi 7 janvier 2015

On 1/07/2015 by Unknown in

En pleine période de mercato hivernal, les rumeurs de transfert vont bon train. Et lorsqu’on est un club du standing du Bayern Munich, on est doté d’une sacrée collection de talents qui peuvent rapporter de nouveaux fonds pour recruter des joueurs tout aussi prometteurs et tout aussi talentueux. S’il y a un nom qui revient régulièrement, c’est celui de Thomas Müller. Aucune dégaine, pas vraiment élégant, pas très glamour mais bordel, quelle efficacité. On en parle dans toute l’Europe, que ce soit à United ou au Real, en cas de départ de Karim Benzema. Mais la meilleure idée ne serait-elle pas de rester au Bayern ?

Un talent inné.

Certains n’arrivent pas à comprendre ni pourquoi ni comment Müller domine l’Europe. C’est une grande tige d’1m86 et 74 kg, un gabarit qui n’impressionne personne. Il n’a pas la vitesse d’Aguero et ne tente pas des dribbles pour faire lever le stade. Pourtant, en un crochet ou une feinte de corps, il est capable de vous briser. Il joue parfois seul en pointe, dans un rôle de faux numéro 9, avec une activité qui amène ses adversaires directs à finir sur les rotules au bout des 90 minutes.  Thomas Müller n’est pas un milieu de terrain.  Ce n’est ni Ozil, ni Kroos, ni Gotze. C’est un redoutable finisseur qui sait parfaitement comment occuper le front de l’attaque, monopoliser l’attention des défenseurs et surtout, terminer les actions avec un but à la clé. Un poison dont le jeu est bien plus impactant que celui des meneurs de jeu cités ci-dessus. Un impact qui, en plus, est constant. Müller passe rarement à côté d’un match et c’est ce qui fait sa force.

La constance donc, la régularité, c’est ce qui fait de lui un homme clé pour tout type de rencontre. Mais surtout les gros matchs, et les différents entraineurs qu’il a pu côtoyer, en club, comme en sélection, le savent très bien :  en plus d’être un finisseur hors-pair, son activité sur le terrain, son replacement défensif et son intelligence tactique font de lui un élément indispensable pour son équipe. La où il se démarque, c’est sur sa capacité à utiliser l’espace qui est tout à fait géniale. Son jeu sans ballon est à montrer dans les écoles de foot et sa lecture de jeu est admirable. Vous pouvez ajouter à cette description un sang-froid et un mental hors du commun qui font tout deux les bonheurs du Bayern Munich et de la nationalmannschaft.

Un élément toujours clé.

Si certains des joueurs ont quitté le club pour avoir plus de temps de jeu où si d’autres trouvent le temps long sur le banc, Thomas Müller n’a rien à craindre. Il a déjà disputé 1260 minutes depuis le début de la saison ce qui font de lui le 3ème joueur le plus utilisé par Pep Guardiola. Seul Bernat et Neuer ont joué davantage.

Guardiola, ce chef d’orchestre mi-taré, mi-génial, aime changer de système, innover, créer. Des latéraux au milieu, une ligne d’attaque qui change régulièrement au cours des matchs voire au cours du match. Naturellement, et notamment avec l’arrivée de Lewandowski, le rôle de Müller a aussi évolué. Peu importe le poste et quel que soit sa forme, Müller a toujours été un élément essentiel de l’entraineur espagnol.

A 25 ans, Müller a inscrit 7 buts et donné 4 passes décisives jusqu’ici. Il est donc impliqué directement sur 11 buts, plus que n’importe lequel de ses coéquipiers en Bundesliga. Le type a déjà claqué plus de 100 buts pour son club formateur… à 25 piges. Solide, sachant que ses plus belles années sont devant lui. Ajoutez à cela, qu’il a déjà joué près de 300 matchs. Ces chiffres indiquent simplement à quelle vitesse il est devenu incontournable et à quel point sa constance et son professionnalisme lui ont permis d’atteindre le ciel. Car oui, Müller a déjà remporté les plus grands tournois : la Champions League et la Coupe du Monde, pour ne citer qu’eux.

On peut aussi ajouter qu'à seulement 25 piges, Müller a déjà claqué 10 buts en Coupe du Monde en seulement 2 participations. Sachant qu'il en a encore au moins deux à disputer, on peut imaginer qu'il fera tomber le record de son compatriote Miroslav Klöse.



Un défi au Bayern.

Un sacré joueur dans une sacrée équipe. Pourquoi devrait-il partir de toute façon ? Découvrir un nouveau pays, un nouveau championnat, de nouveaux coéquipiers et repartir, presque, de zéro.
Un tel acteur important dans une telle bonne équipe, pourquoi serait-il quitter de toute façon? Le défi, bien sûr. L'excitation de prendre ses talents à une nouvelle ligue, avec un nouveau groupe de coéquipiers sur un pied d'égalité.

La Bundesliga appartient littéralement au Bayern. Il y aura bien quelques concurrents mais ils ne feront jamais le poids. Rendez-vous compte : le club bavarois a remporté 11 des 18 derniers titres et sont en course pour rafler un troisième titre consécutif. Un exploit que le club n’a pas réalisé depuis la trilogie 1999, 2000, 2001.
Alors oui, le Bayern est une machine de guerre mais elle n’écrase pas l’Europe. C’est sur cet objectif précis que Müller devrait se concentrer. Car en soi, si Müller atterit au Real, se battre contre le Barça et l’Atletico reviendrait, quasiment, à se battre contre Dortmund et Leverkusen. Un défi banal, dans un championnat très peu disputé. Donc, l'Europe reste la frontière à conquérir, à écraser.

Le Bayern a atteint la finale de la Ligue des Champions en 2010 et 2012, perdant les deux fois, mais est parvenu à remporter la Coupe en 2013. Cette année, le club figure parmi les grands favoris. Cela montre le potentiel énorme et l'ambition de l'équipe actuelle, et Muller doit rester au cœur cette dynamique.


Ses capacités sont différentes de celles offertes par ces chicoteurs d’ailiers où ces tours de contrôles qu’on peut trouver dans la surface. Il dispose de la panoplie complète de l’attaquant modèle mais force est de constater qu’il n’a pas le public ni la reconnaissance qu’il mérite. S’il était amené à partir, le Bayern a les moyens de le remplacer, par Marco Reus, par exemple. Mais le Bayern ferait une erreur s’il devait s’envoler vers Madrid. Müller aussi.  Car avec un style moins extravagant, moins dynamique et moins bling bling que Ronaldo, il pourrait ne pas être apprécié à sa juste valeur.

Anthony.S