2013/14 : La saison tant attendue du Kun.

Sergio Agüero est de retour après sa blessure au mollet. L’ex-gendre de Diego Maradona a impressionné tous les observateurs jusqu’à ce jour en réalisant un début de saison tonitruant. Enfin de retour dans le groupe, personne n'a oublié que le Kun est entrain de réaliser sa meilleure saison professionnelle. Retour sur son ascension et le poids qu'il occupe du côté des Citizens.

Sur les terrains à 15 piges, en Europe à 18.

L’argentin s’est formé du côté de Buenos Aires, à l’Indepediente où il démarre en pro à 15 ans et 35 jours en 1^ère division argentine battant au passage le record détenu par Diego de l’apparition la plus précoce en professionnel. Nous sommes en 2003. La saison suivante il score 5 fois en 12 matchs et l’Europe le découvre, sur YouTube notamment (ou dans Football Manager pour les geeks).

En 2006, l’Atletico sort le grand jeu, le Kun est séduit et s’envole pour Madrid pour 16 millions d’euros. A peine majeur, l’argentin a tout de même planté 23 buts en 54 matchs sous les couleurs de l’Independiente. Incroyablement précoce.

A Madrid, le gosse n’est pas impressionné et porte ses « cojones ». Dans un match de Coupe d’Espagne, il égalise à la dernière minute contre Levante et se positionne en 5eme tireur de la série de tirs aux buts et ne tremble pas, offrant au passage la qualification aux Colchoneros. Il marque son 5^ème but contre le Barça en dépassant sans réel problème la caravane de Puyol et en ajustant parfaitement Valdés. Il finira avec 6 buts aux compteurs pour sa première saison européenne mais a déjà mis l’Espagne dans sa poche. La saison suivante, son association avec l’uruguayen Diego Forlan fait trembler toute l’Europe. Les deux buteurs de l’Atlético constituaient la meilleure paire de buteur derrière l’association Drogba/Anelka. Au final, il plante 19 buts, terminant 3^ème meilleur buteur de la Liga. En fin de saison, lors de la Coupe du Monde (U20), il termine meilleur buteur et meilleur joueur du tournoi. A l’instar de Paul Pogba en 2013, il remporte également le Golden Boy, récompensant le meilleur jeune joueur en Europe. Toutes compétitions confondues, il aura inscrit 28 buts cette saison la. Puis 21 la saison d’après, remportant le prix du meilleur joueur étranger de la Liga. En 2009/10, il fait trembler les filets 26 fois et remporte l’Europa League puis la Super Coupe d’Europe. Ses premiers titres professionnels. Pour sa dernière saison, il plante 23 buts avant de s’envoler pour Manchester, du côté des Citizens. Aguero aura marqué l’Atletico en lui offrant deux trophées et surtout en marquant 101 buts en 234 matchs pour les matelassiers.

Nouveau championnat, nouvel équipe, nouveau titre, même statut.

Sergio est recruté pour 45 millions d’Euros et inscrit un doublé dont une frappe de 30m en trente minutes passées sur le terrain. Idéal pour se mettre les fans dans la poche. Le Kun inscrit près de 30 buts pour sa première saison et notamment le but vainqueur contre QPR à la 94^ème minute, offrant à Manchester City le titre de Champion d’Angleterre devant leur grand rival Manchester United. Cette fois c’est sûr, pour les fans, c’est réglé.

Les grands joueurs sont sans cesse en progression et c’est l’histoire du Kun. Depuis son arrivée à Madrid et ses 101 buts il enchaîne les très bonnes saisons. Sa venue en Angleterre ressemble à ses débuts espagnols. Il a cassé la barraque rapidement pour sa première saison mais plante “seulement” 18 buts pour sa seconde saison chez les Citizens. En deux ans, Sergio Aguero est devenu inclashable en pointe. Que ce soit Mancini ou Pellegrini, nombreux sont les attaquants qui se sont cassés les dents en essayant de le bouger. Game over, donc, pour Balotelli, Adebayor, Tevez ou encore Dzeko, le super sub.

L’international albiceleste (49 sélections, 21 buts) frappe aussi bien du gauche que du droit. Difficile à bouger, abile de la tête et très rapide : c’est l’attaquant moderne par excellence. Il fait l’affaire autant l’affaire seul en pointe qu’en position de 9 et demi. C’est à la carte. Il s’adapte et surtout performe dans chacun de ces systèmes. Cette année, Manuel Pellegrini a souhaité l’associé à Álvaro Negredo dans un 4-4-2 qui fait serrer les fesses à toutes les défenses de Premier League. Le 24 novembre dernier, après la large victoire de Manchester City face à Tottenham (6-0), Pellegrini, l’ingénieur, a tenu à rendre hommage au : “Jouer derrière Agüero, facilite la tâche à Negredo. Sergio est pour moi le troisième meilleur joueur du monde derrière Messi et Ronaldo.” Rien que ça. En même temps en une demie saison, l’argentin a planté 20 buts et fait 10 passes décisives en seulement 21 matchs. Des statistiques à la hauteur du talent du bonhomme qui est même devenu l’attaquant le plus efficace de l’histoire de la Premier League avec un ratio d'un but toutes les 119,5 minutes, devançant Thierry Henry (1 but toutes les 121,8 minutes) et Ruud Van Nistelrooy (1 but toutes les 128,2 minutes). Carnage. Nul sait qui est le meilleur numéro 9 de la planète mais une chose est sûre, le Kun en fait partie. Avec des stats solides a seulement 25 ans et les Suarez, Van Persie, Ibra et consorts n’ont probablement pas la même marge de progression que lui. 

Celui qui, pour Maradona, est aujourd’hui « un lâche » (après avoir largué sa fille ) s’était blessé pour une durée de 8 semaines et a manqué les six derniers matchs de championnat et notamment la période du Boxing Day. Depuis son arrivée en 2011/2012, les Citizens ont joué 79 matches de championnat avec le Kun, avec une moyenne de 2,3 buts inscrits et 69,6% de victoires, et une moyenne de 2,2 points remportés par match. Sans lui, City voit sa moyenne de buts inscrits tombée à 1,8 par match, son pourcentage de victoires à 46,2%, et sa moyenne de points à 1,7. Mais cette fois, en son absence, Dzeko et Negredo ont fait le taffe, City est toujours dans la course. Et avec le retour de leur attaquant vedette, Pellegrini a maintenant toutes ses gâchettes disponibles pour aller titiller les hommes de Wenger. Fin de saison de dingue en prévision pour le Kun et les Citizens qui sont encore engagés dans quatre compétitions. Puis, le Brésil où il jouera un rôle majeur avec l’Argentine à la Coupe du Monde.

Anthony Somaria

Vous pouvez suivre l’auteur sur Twitter : @Somar009