lundi 27 janvier 2014
On 1/27/2014 by Unknown in ANCIENS
Pas le
plus beau joueur de football à regarder jouer mais un placement et surtout une
efficacité redoutable. À l’annonce de sa retraite, les défenseurs n’ont pas été
les seuls à pleurer de joie. Les arbitres de touche se sont également retrouvés
afin de célébrer l’homme qu’Alex Ferguson a qualifié comme étant « né
hors-jeu ». Fini les doutes, fini les sueurs du « je lève, ou
pas ? ». Toutes les défenses du Calcio étaient au courant, quand
Pippo était dans la surface, c’était concentration maximale. Et pourtant…
Ni un dribbleur, ni un passeur. Un buteur, point barre.
Sa pire saison fut celle qui a suivie avec aucun but
marqué en 11 matchs de championnat. Deux ans de galères qui empêcheront le plus
grand des renards de participer à l’Euro 2004 et à la finale de Ligue des
Champions perdue contre Liverpool au terme d’un match de légende.
Des statistiques de killer.
L’Europe ne s’est jamais rendu compte du buteur génial
qu’était Filippo Inzaghi avant sa retraite. Et pourtant, il est le 6ème
meilleur buteur de l’histoire du Milan AC avec 126 buts et le meilleur buteur
du Milan AC en Ligue des Champions avec 41 buts.
Ni un dribbleur, ni un passeur. Un buteur, point barre.
Un joueur qui pouvait être
frustrant et utile en même temps. Le genre de joueur qui défie les lois du
football moderne. Un renard en apparence sage mais bordel, sur le terrain
c’était la fougue, la nervosité puis l’explosion après qu’il eut fait trembler
les filets. Inzaghi est un joueur qui a défié les conventions du football actuel.
Inzaghi, c’était la Comedia
Del Arte. Cette façon de faire la décision et cette capacité à finir au sol
sans être crocheté pour obtenir un coup franc bien placé ou un penalty. Un
joueur qui trouvait le moyen de marquer quoi qu’il en coûte, quitte à être
détesté par bon nombre d’entre nous… Mais résumer Pippo à un vulgaire
plongeur (comme l’ont trop souvent fait les équipes non-italiennes et la
presse) serait un manque cruel d’objectivité. Et surtout, ça serait oublier ce
qui a fait de lui un grand avant-centre : son instinct du buteur. Une
facilité déconcertante à trouver l’espace au dernier moment et à ridiculiser le
défenseur qui lui collait au cul jusqu’à son dernier appel, contre-appel. Il
n’y avait alors qu’à constater les dégâts. Le ballon est au fond des filets et
Super Pippo est en train de célébrer son but comme s’il venait de planter le
but en or en finale de Coupe du Monde.
Naissance du serial buteur.
Sa carrière de 21 ans dans le
milieu professionnel a commencé en 1991 dans sa ville natale, à Piacenza. Il
fait seulement quelques apparitions pour le club local avant de marquer ses
premiers buts professionnels, en prêt, à Leffe. Après avoir planté treize buts dans
ce club de la province de Bergame, il s'installe à Vérone pour un nouveau prêt.
Et rebelote, treize buts. Cette fois, Piacenza a suffisamment confiance en lui
pour le garder. C’est la saison 1994/ 95 et Pippo ne déçoit personne en scorant
15 fois en 37 matchs. Piacenza remporte le titre de Serie B. L’effet Inzaghi
gagne du terrain.
Mais ce n’est pas avec
Piacenza que Pippo plantera ses 156 premiers buts en Serie A. Les recruteurs de
Parme avaient suivi ses progrès et c’est dans leurs rangs qu’Inzaghi commencera
la saison 95/96. Il n'a pas l'impact immédiat qu'ils espéraient, ne marquant
que deux buts en championnat (contre Piacenza...) Il en profite pour prendre la
température européenne en inscrivant ses premiers buts en coupe d’Europe.
L’Atalanta Bergame décide de
parier sur lui, et là, c’est le jackpot. Inzaghi termine la saison comme
capocannonieri avec vingt-quatre buts. Un statut qui lui vaut d’être recruté
par le club de la vieille dame (Juventus) et d’honorer sa première sélection
avec la Squadra Azzura. Un match contre le Brésil lors du Tournoi de France où
il se fait remarquer en délivrant une passe dé pour Alessandro Del Piero. Pour
info, le Tournoi de France est une compétition old-school où le seul souvenir
qu’on a reste le coup-franc stratosphérique de Roberto Carlos contre la France.
Quand Pippo devient
« Super Pippo »
En arrivant à la Juve, Inzaghi
rejoint donc Del Piero mais aussi Zidane pour y former un trio redoutable.
L’effet est immédiat, Inzaghi et ses vingt-sept buts toutes compétitions
confondues, ont grandement aidé le club de
remporter le Calcio et la Supercoupe d’Italie. Il inscrit six buts en
Champions League jusqu’à la finale où il sera battu par Pedrag Mijatovic et le
Real Madrid (1-0).
Inzaghi reste à la Juve pour
trois autres saisons et plante la bagatelle de 63 buts. Une vraie machine à
marquer. Toujours appelé en sélection, il fait partie du groupe qui ira à la
Coupe du Monde 1998 et qui atteindra la finale de l’Euro 2000. Lors de la
finale, le but en or est inscrit par David Trezeguet qui signe à la Juve à la
fin de la compétition. Son arrivée sonne comme un coup d’arrêt pour Inzaghi qui
ne fera pas le poids face à l’efficacité de Trezegol.
Il rejoint le Milan AC en
2001. Un transfert qui a bénéficié à la fois au joueur et au club. Après une
première saison calme (tout est relatif, ce renard d’Inzaghi a planté seize
buts), c’est surtout lors de sa deuxième saison que Super Pippo resurgit. Il
claque 30 buts toutes compétitions confondues dont dix-sept en Serie A. En
Ligue des Champions, il marquera douze pions, jusqu’à remporter la coupe aux
grandes oreilles contre… la Juventus.
Le Milan AC remporte le
Scudetto la saison suivante mais la contribution d’Inzaghi a été maigre car ses
blessures aux genoux ont commencé à l’empêcher de jouer. Il marque six petits buts en 35 matchs (dont la moitié en
tant que titulaire).
Le retour de Super Pippo.
Après deux années de disette,
Inzaghi a la dalle et se prépare à entamer la saison 2005/2006 tambours
battant. Il retrouve le chemin des filets rapidement en inscrivant 12 buts en
23 matchs de Serie A. En Champions League, l’arme fatale inscrit deux doublés
en 8ème contre le Bayern puis
en quarts contre Lyon. Un retour en grâce que Pippo doit à son club et au
Mister, l’homme au sourcil droit levé, Carlo Ancelotti.
« Je n’oublierai jamais que pendant ma convalescence, Ancelotti m’a envoyé tous les jours des SMS dans lesquels il me disait ne pas lâcher, que je reviendrai comme avant et que je serais encore utile au Milan. Je préfère un entraîneur comme lui qu’un sergent de fer. »
Ses performances vont conduire
Marcelo Lippi à le sélectionner pour la Coupe 2006 en Allemagne où Super Pippo
deviendra champion du monde. Un mondial où il marquera son
seul et unique but contre la République Tchèque.
À 33 ans, Inzaghi a tout
gagné. Il a marqué des buts dans toutes les grandes compétitions et a laissé
son empreinte dans le Calcio. Même si durant cette saison il n’inscrit que deux
buts en championnat, c’est en Ligue des
Champions, sa compétition favorite, qu’ il aura été redoutable. Il claque
six buts dont celui vainqueur contre le Bayern en quarts et surtout un doublé
en finale de la Ligue des Champions qu’il remporte pour la deuxième fois contre
Liverpool. Il sera élu homme du match. Ironie du sort, il était en tribune
quand Liverpool battait le Milan en 2005, belle revanche sur le destin.
Fin de carrière en buts,
évidemment.
Si certains pensaient qu’il
pouvait partir comme un grand après sa performance de mammouth contre
Liverpool, Super Pippo en avait décidé autrement. Dès la reprise, il marque le
but égalisateur contre Seville en Supercoupe d’Europe que Milan gagnera ainsi
que le but vainqueur face à Boca Juniors en finale du mondial du Mondial des
Clubs. Il devient au passage, le premier joueur à marquer dans toutes les
compétitions internationales. Rien que ça.
Et ce n’est toujours pas fini.
En marquant contre le Real Madrid, il bat le record des buts marqués en Coupe
d’Europe. Un chiffre rond, qui ne bougera pas car il se blesse une nouvelle
fois. Il jouera seulement neuf matchs. Cette fois, ça sent la fin, une triste
fin causée par des blessures et la confiance que ne lui donne plus Allegri. Mais
finir sa carrière en n’inscrivant aucun but ne pouvait être concevable pour un
buteur de la trempe d’Inzaghi. Lors du dernier match de la saison, il entre en
jeu contre Novara puis vient l’explosion. Sur une passe de Seedorf, il
s’arrache et inscrit le but de la victoire. Il célèbre son but comme si c’était
le premier, comme si c’était le dernier, comme si il venait de marquer en
finale de Coupe du Monde.
Des statistiques de killer.
En tout, Inzaghi a presque
gagné tout ce qui était possible de gagner. Il a claqué plus de 300 buts en
professionnels :
- 156 buts en Serie A
- 50 buts en Ligue des champions
- 28 buts en Serie B
- 16 buts en coupe d’Italie
- 13 buts en Serie C
- 10 buts en Coupe de l’UEFA
- 7 buts en Coupe Intertoto
- 2 buts en Coupe des vainqueurs de Coupe
- 2 buts en Coupe du monde des clubs
- 1 but en Supercoupe d’Europe
Et si vous lui demandez lequel
a été le plus important, il est fort probable qu’il ne parvienne à choisir. Ce
mec là était né pour marquer, numéro 9 sur le dos. Pas de frappes de trente
mètres ni de raids solitaires. Des buts du genou, des pointus, des têtes dans
des positions dégueulasses. Des frappes contrées, déviées, des un-contre-un
qu’il ne manquait quasiment jamais. Avec toujours le même résultat, les filets
qui tremblent à la fin.
Aujourd’hui, nous espérons
qu’il apportera toute cette fougue, cette passion du but et de la gagne aux les
U17 du Milan AC qu’il entraine.
Nous ne pouvons qu'espérer que
ses joueurs sauront s’inspirer d’un des tous meilleurs buteurs en terme de
placement et d’efficacité. Puis s’il transmet à ses buteurs, l’art du hors-jeu
et le sang-froid dans la finition, nul doute que son équipe aura des arguments
redoutables à faire valoir.
BONUS :
Marquer des buts peut vous
permettre d’arracher le gros lot, voici la femme de « Super Pippo ».