L'actualité du football européen à travers ses buteurs d'exception.

mardi 29 avril 2014

On 4/29/2014 by Unknown in


Le buteur de Liverpool est passé du statut de vilain petit canard à celui de bijou, de perle rare, en l’espace d’une saison. Il y a tout juste une semaine, on célébrait l’anniversaire de sa morsure sur le bras de Branislav Ivanovic. Et malgré ce coup de folie, NON, Suarez n’est ni un vampire, ni un sauvage. Si on savait déjà qu’il était un buteur redoutable, aujourd’hui la planète football est sûre d’une chose : elle possède là un footballeur exceptionnel.
Il y a deux jours, l’attaquant le plus redouté de la Premier League était titulaire à Anfield face à Ivanovic et Chelsea, un an après leur avoir montrer la solidité de ses dents et de ses appuis. Malgré la défaite 0-2 des Reds, il s’est envolé pour Londres où il était attendu au Grosvenor House Hotel pour la remise du trophée de joueur de l’année en Premier League. D’ailleurs, la cote pour la victoire d’El Pistolero était de 1-16. Sans surprise, donc. Après la cérémonie, Suarez était attendu pour dire quelques politesses, remercier ses pairs, ses coéquipiers et son entraineur. 

Pointé du doigt il y a un an par de nombreux joueurs, dont beaucoup n’avaient pas oublié sa remarque raciste à l’encontre de Patrice Evra, Suarez est aujourd’hui la coqueluche de la Premier League. Même Patrice Evra a voté pour lui. C’est pour dire à quel point l’uruguayen fait aujourd’hui l’unanimité.  Avant d’affronter Chelsea, Liverpool s’était imposé à Norwich et si Michael Turner a été le premier joueur adverse à lui serrer la pince, il s’en est  suivi toute une équipe reconnaissante du talent et de la classe éblouissante de leur bourreau du jour.


Suarez devance donc Eden Hazard, qui remporte lui le prix de meilleur espoir de la Premier League mais surtout Adam Lallana (Southampton), Yaya Touré (Manchester City) et son coéquipier Steven Gerrard, tous auteurs d’une saison exceptionnelle. Il a manqué le début de la saison à cause de la lourde suspension suite à sa morsure, mais Suarez a su revenir sur le devant de la scène. Dès son retour, il est devenu inarrêtable, intraitable, indéboulonnable. El Pistolero n’a jamais manqué de talent mais on se demandait s’il serait capable d’exploiter tout son potentiel. Cette saison, il a démontré à tout le monde qu’il était en mesure de garder ses émotions sous contrôle et le changement a été spectaculaire. 

Il a donc planté 30 buts en 31 matchs de championnat, sans le moindre pénalty. C’est tout simplement une performance exceptionnelle. C’est le premier joueur de Liverpool à marquer 30 buts en Premier League depuis Ian Rush en 1986-87, soit depuis près de trois décennies. Suarez a également régalé par son altruisme. Peut-être une facette de son jeu insoupçonnée par la plupart des observateurs ?  Toujours est-il que le buteur des Reds a su se montrer passeur décisif à 12 reprises.  Il existe peu de joueur dans le monde qui sont capables de semer la terreur de l’équipe et des supporters adverses. Suarez fait partie de cette minorité, capable de provoquer la désintégration d’une défense, juste par sa présence dans le onze de départ. Alors avec Suarez en pointe, Sterling sur la gauche et Sturridge sur la droite, imaginez le nombre de défenses qui ont eu des sueurs froides à l’aube de la confrontation. Ce titre de ‘Player of the Year’ étant décerné par ses pairs, indique que Suarez a été comme l’arme la plus dangereuse de Liverpool cette saison. En même temps, El Pistolero est impliqué sur 42 des 96 buts de Liverpool cette saison. Une présence qui a joué un rôle crucial dans la surprenante saison du club de la Mersey, actuel leader de la Premier League à deux journées de la fin. Tout cela n’aurait pas été possible sans Luis Suarez, bien que ses compères de l’attaque, Sturridge et Sterling ont également réalisé une superbe saison. La bonne nouvelle, c’est que Suarez semble vouloir rester au club comme il l’indiquait dans les colonnes de FourFourTwo magazine : 

« J’ai 27 ans, je joue à mon meilleur niveau et je me sens très heureux au club parce que je joue dans le meilleur championnat de football au monde, la Premier League. Je profite de chaque match que je joue, de ma vie de footballeur et de ma famille, ce qui est très important. J'aime gagner. Je déteste perdre. J’ai déjà assez donné pour ça.
Je suis l'un des meilleurs joueurs au monde et avoir la possibilité de tout gagner, c'est ce qui me motive. Je suis ambitieux. Je veux gagner et ne pas m’arrêter jusqu’à ce que je ne marque plus. »

On l’a traité de tous les noms depuis son arrivée en provenance de l’Ajax en 2011 mais personne ne pourra nier le fait qu’il est un joueur de classe mondiale. Suarez joue avec une intensité inégalée, une rage et une envie supérieure à de nombreux joueurs. Il connait tout de ses adversaires et de lui-même. Il sait comment avoir le contre favorable ou si le ballon peut passer entre les jambes de son vis-à-vis. Il sait se faire oublier alors que toute l’attention de la défense est focalisée sur lui. Il sait plonger, oui, ça il sait le faire. Personne n’est parfait et Luis en rajoute beaucoup. Sauf qu'aujourd’hui, l’Europe est unanime sur une chose : s’il a toujours un petit côté obscure, El Pistolero a un effort pour améliorer son image et pour qu’on se souvienne de ses 30 buts en 31 matchs plutôt qu’un plongeon, une morsure ou une insulte.



A 27 ans, Suarez a semble-t-il atteint le sommet de son art sur les pelouses anglaises mais également la maturité nécessaire à porter tout un club sur ses épaules. Liverpool devra faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’assurer que la saison prochaine, elle se présentera en Ligue des Champions avec dans ses rangs, l’un des plus grands buteurs de ces 10 dernières années. La fin de saison est donc haletante pour El Pistolero avec un titre de Premier League à portée de main mais également une Coupe du Monde au Brésil où il représentera avec un certain Edinson Cavani, le plus grand cauchemar des défenses adverses.

Bonus :