L'actualité du football européen à travers ses buteurs d'exception.

mardi 15 avril 2014

On 4/15/2014 by Unknown in ,

Opposés ce week-end à l'Allianz Arena et bientôt coéquipiers (ou pas), Robert Lewandowski et Mario Mandzukic sont plus grandes gâchettes de Bundesliga. Mais l'arrivée du polonais en Bavière sonne creux. Déjà d'une, c'est un joueur supplémentaire provenant du BvB (après avoir recruté Gotze) et de deux, qui va venir renforcer les rangs du Bayern dans un secteur où l'actuel titulaire, Mario Mandzukic, réalise des performances de haut-niveau. Pep Guardiola ne semble pas faire confiance au profil du croate alors qu'il vient d’enchaîner deux années  de qualité et couronnées de succès. S'agit-il d'un problème de style ? Le Bayern peut-il écarter Mario Mandzukic ? C'est ce que nous avons cherché à comprendre.




 « Il (Mario Gomez) est bon, mais pas très bon. S'il était très bon, nous aurions gagné la Ligue des champions » Uli Hoeness.

Voila pourquoi le Bayern s'est incliné face au Chelsea de Drogba en 2012. C'est l'ancien président du Bayern Munich, Uli Hoeness, qui le dit. Pas nous. Pauvre Mario, véritable machine à marquer en Bundesliga, qui voit son avenir en Bavière remis en question pour une finale perdue. D'ailleurs, la suite, on la connait... L'exil à Florence.

Cet été là, Mario Mandzukic est recruté en provenance de Wolfsburg et claque 21 buts pour sa première saison dans le club munichois. Mais là où le croate va faire la différence, c'est à Wembley. Il plante le premier but de la finale de la Champions League que le Bayern va remporter face à Dortmund et participe pleinement à la conquête de cette coupe tellement désirée.

Le croate n'est pas spectaculaire mais il travaille dur pour l'équipe. Une débauche d'énergie impressionnante, un jeu de tête clinique et un sens du but inné. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il a été élu joueur croate de l'année en 2012, puis en 2013.

Mais visiblement, pour Guardiola, cela ne suffit pas. Il n'hésite pas à laisser 11 fois l'attaquant croate sur le banc cette saison. Ah... Guardiola, cet entraîneur qui réinvente le football à chacune de ses sorties. Un football où le poste de numéro neuf n'est pas indispensable. Malgré la forme affichée par Mandzukic, cela semblait insuffisant pour empêcher la venue de Robert Lewandowski. Un transfert qui, on le comprend, ne ravit pas le croate étant donné sa grande contribution dans les succès de son équipe et le très peu de contre-performance depuis son arrivée au Bayern. L'ancien coach du FC Barcelone tente de s'en passer mais c'est trop compliqué. On l'a vu essayé Gotze en faux numéro neuf, puis Muller. Ça passe... mais pour évoluer à ce poste, il ne suffit pas de savoir jouer au football. C'est tout une formation. En fin d'année 2013, Mandzukic se retrouve donc sur le banc pendant que Pep joue aux dames. Mais voila, le Bayern est moins bon sans Mario. Peut-être pas moins bon, mais moins tranchant, moins efficace, moins clinique. L'exemple parfait, c'est contre une équipe de Manchester United qui était destiné à prendre une valise. Une tête de Vidic et tout s'envole. Enfin presque. Mandzukic entre en jeu et laisse parler son talent et son adresse de la tête en remettant un caviar de la tête à Bastian Schweinsteiger qui vient inscrire un but capital à l'extérieur. Au match retour, sur une praline de Patrice Evra, les hommes de Moyes font douter les bavarois mais devinez qui vient placer sa tête pour égaliser ? Mario Mandzukic.

Héros de Wembley, buteur efficace mais contesté, Mario Manduzkic peut compter sur le soutien de Matthias Sammer : « Personne ne doit penser à l’approcher. Il est incroyablement important au Bayern. J’ai toujours dit, de manière affectueuse, qu’il jouait comme un animal ». Une analyse juste du style de jeu du buteur croate qu'une ancienne gloire du Bayern, Giovane Elber, vient compléter : « C'est un super joueur. Mandzukic a besoin d'une occasion et le ballon est au fond des filets ». Le brésilien ajoute également dans cette interview que le poste de numéro neuf dans le schéma tactique de Guardiola est globalement, « en danger ».

Lewandowski et Mandzukic ont claqué 17 buts chacun en Bundesliga mais Mandzukic a moins joué et le polonais n'est pas plus efficace. Alors on peut s'interroger de la nécéssité de recruter Lewandowski. Est-ce pour affaiblir le Borussia en signant son meilleur joueur ? ou simplement les dirigeants bavarois estiment qu'il est meilleur que Mandzukic ? une chose est sûre, le croate n'a rien à se reprocher et ne mérite pas ce manque de considération. Bien qu'ils soient tous les deux de grands joueurs, Mario Mandzukic a fait ses preuves dans le onze du Bayern, et pas qu'une fois.



Sauf que le problème pour Mandzukic, c'est ce type là, juste au dessus, sur la photo montage. Ce n'est pas l'attaquant du coin qui a marqué quelques buts et qui a vu sa côte de popularité grimper ! On parle quand même de Robert Lewandowski, ce buteur polonais capable de claquer 4 pions au Real Madrid l'an dernier et d'envoyer son équipe en finale de la Ligue des Champions (perdue contre le Bayern, au passage). Claquer quatre pions en demi-finales de C1, contre le Real Madrid, si ça c'est pas une performance qui te classe tout droit dans la catégorie des grands buteurs... D'ailleurs, cette saison, le polonais a joué son dernier match de Ligue des Champions avec Dortmund suite à l'élimination de l'équipe de Jurgen Klopp face au... Real Madrid. Putain de destin.

Robert Lewandowski, serial buteur du Borussia. Ce buteur polonais qu'on annonçait dans tous les plus grands clubs européens. Un des meilleurs buteurs du moment, un talent rare, un toucher de balle remarquable, un sens du but exceptionnel. Un profil, finalement parfait. Probablement l'attaquant le plus complet du moment, qui sait se mettre au diapason et dont Dortmund a profité de l'explosion.

Le Real Madrid, le Barça et Chelsea ont voulu l'arracher des mains de Klopp, qui aurait pu s'offrir les services de 3 à 4 joueurs grâce au montant de la transaction. Oui mais voilà, le talent est tellement grand que du côté des jaunes et noirs, on a préféré conserver le buteur polonais. Et ce, quitte à le céder gratuitement à la fin de l'exercice suivant. Sauf que c'est le grand rival du club qui récupère la bête, et gratos en plus. 

En soit, le débat n'existe pas. Lewandowski sera bel et bien l'attaquant numéro un de Guardiola l'année prochaine. Même si je doute que Pep l'ait réellement choisi, il en fera son sérial buteur. Lewandowski rentre davantage dans le projet de jeu de l'Espagnol que Mandzukic. Plus fin techniquement, plus intelligent, c'est bien plus qu'un point de fixation. C'est un meilleur dribbleur que le croate, ce qui favorisera davantage la conservation de balle du Bayern et son jeu dos au but devrait permettre à Ribéry et Robben de faire encore plus mal aux défenses de Bundesliga et d'Europe en général. Avec Lewandowski dans ses rangs, le Bayern risque de devenir réellement imbattable. 

On vous quitte avec une infographie que nous avons réalisé ce jour, le 15 avril 2014.




Anthony.S